Ecouter sans comprendre

Je venais de vivre ma première séance d’atelier Faber et Mazlish. J’ai  retrouvé mon fils de 11 ans allongé sur son lit, un peu recroquevillé Je me suis sentie démunie de le voir si triste et de se comporter comme s’il ne semblait pas vouloir en parler. J’avais la gorge nouée de le voir comme ça et habituellement, j’aurais posé des questions, cherché à trouver une raison puis une solution à son problème, à le sortir vite vite de cet état, j’aurais essayé de lui changer les idées…

J’ai vraiment failli le faire et puis je me suis souvenue des outils d’écoute qu’on venait de voir et je me suis juste assise près de lui, en posant légèrement ma main sur son bras. Je n’ai rien dit, je ne savais pas quoi dire en fait, tout ce qui me venait ne me convenait pas, ne me convenait plus. Alors, j’ai arrêté de chercher des mots et je me suis centrée sur lui, sur ETRE là, près de lui. Je n’ai rien dit. Il n’a rien dit. Pendant ce qui m’a paru de longues minutes… jusqu’à ce que je vois son corps se détendre, puis je me suis levée et je me suis dirigée vers la porte pour sortir de sa chambre et j’ai entendu un tout doux, tout petit « merci maman »… touchée au coeur, tellement étonnée de la magie de ce moment, de la force de ce lien entre nous, après cette « simple » écoute… J’ai senti que je venais de découvrir une clé puissante pour ma relation avec mes enfants… dans le respect et la liberté donnée à l’autre de partager… ou pas.

Parfois, pour écouter vraiment, faire l’expérience de ne pas vouloir comprendre, retenir notre « pourquoi » qui nous brûle les lèvres, auquel l’enfant n’a souvent pas la réponse, tout simplement parce qu’il n’en est pas là… il est dans son émotion… il a juste besoin qu’on la reconnaisse, qu’on la mesure…

Ne pas chercher à savoir…

Juste être là, sans attente, sans vouloir expliquer, ni même consoler…

Sans parler aussi… parfois…

Laisser à notre enfant le temps et l’espace d’aller chercher en lui et… peut-être… de trouver ce qui lui est nécessaire et qu’il ne nous partagera pas… parce que ça lui a suffit qu’on soit là, juste là, près de lui, sans question, sans pourquoi….

C’est inhabituel oui, c’est inconfortable parfois et peut-être difficile… et en même temps, quel beau cadeau!

Le cadeau d’un message plus subtil envers notre enfant : «  Je te laisse le temps de regarder en toi, j’ai confiance que tu as des ressources, que tu es capable. »

Et cerise sur le gâteau : j’ai réalisé que je n’étais pas obligée de porter sa tristesse, de trouver une solution pour lui ou d’avoir la responsabilité de son bonheur,  tout en m’étant sentie utile et soutenante pour lui.

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