J’observe parfois qu’au nom de la « bienveillance » ou d’un certain regard sur une « éducation qui respecte les enfants », on en vient à oublier notre bon gros bon sens lors de certaines situations, voir à nous oublier nous-même…
Rien de jugeant dans mon propos (surtout que je me mets dedans ! ), juste comme une petite « mise au point » sur ce qu’EST ou n’EST PAS, pour moi, et dans mon interprétation de Faber et Mazlish, une approche de communication basée sur le respect mutuel et la recherche de solutions.
Juste pour clarifier et essayer de faire en sorte qu’on parle bien de la même chose.
Je rebondis donc sur les questions suivantes que j’ai eues, ça et là, dans des échanges, écrits le plus souvent.
« Ma fille de 3 ans tape et embête tout le temps son petit frère de 10 mois, lui retire ses jouets et le bouscule, je ne sais pas comment réagir sans la braquer. »
« Mon fils de 6 ans me tape dès que je lui refuse quelque chose. Que faire si je veux éviter de le punir? »
« Ma fille de 14 ans insulte son père et a balancé récemment un livre à travers la pièce tellement elle était enragée. Elle n’écoute rien de ce que je lui dis. Au secours! »
Je précise qu’à mon sens, un enfant, petit ou grand, qui réagit comme cela a besoin qu’on l’écoute et c’est le sujet de bien d’autres articles donc je ne m’étendrai pas sur ce point-essentiel !- ici.
Je remarque que très souvent, les parents qui écrivent cela en demandant du soutien ou des conseils, sont déjà sensibilisés à l’importance d’accueillir les émotions des enfants et donc ont conscience que leur enfant est en colère par exemple et que le menacer ou le punir ne va rien arranger. Conscients donc de ce qu’ils souhaitent éviter et en même temps bien démunis !
Comme si poser sa limite du moment était impossible sans être autoritaire et sans déroger à « je ne sais quelle sacro-sainte règle de mode Positivo-Bienveillante-sans-violence interprétée à la sauce du moment » (bon je sais, j’en fais un peu trop mais c’est tout à fait volontaire, et surtout, ça m’arrive parfois aussi, de me retrouver là, toute molle et démunie, à ne pas savoir comment faire, tellement je n’ai plus envie de rentrer dans le rapport de force que je sais évitable maintenant…)
Je voudrais juste préciser que se mettre à l’écoute de son enfant ne veut pas dire :
- être d’accord
- tout cautionner sous prétexte qu’une émotion le traverse
- oublier les besoins des autres (nous-mêmes ou les frères et soeurs)
- ne pas utiliser l’usage de la force protectrice lorsqu’un autre enfant ou nous-même subissons une violence physique ou verbale
- être « Bisounours »
En conséquence, on peut à la fois reconnaitre et accueillir l’émotion et/ou le besoin d’un enfant ET EN MEME TEMPS stopper/intervenir fermement/rediriger/ affirmer notre désaccord sur un comportement.
On peut respecter notre enfant ET se respecter/respecter un autre enfant.
Quelques exemples (on peut en trouver beaucoup d’autres) :
« Tu as très envie de jouer avec les jouets de ton petit frère, tu peux lui demander doucement, lui proposer un autre jouet en échange, le faire rigoler pour qu’il ait envie de te le passer… »
« Tu as très envie de jouer avec les jouets de ton petit frère et en même temps, je ne suis pas du tout d’accord pour que tu les lui arraches des mains. Dans cette maison, on cherche des solutions qui conviennent à tout le monde. »
« STOP! Tu ne frappes pas. Si tu as très envie de quelque chose, tu le demandes ou tu l’échanges. »
« Tu as le droit de ne pas être d’accord, dis-le moi avec des mots pas avec ta main. »
« Tu es en colère, montre le-moi en dessinant si tu veux ou en sautant très fort, pas en me tapant. »
« Pas d’insultes, pas de coups, pas de lancé d’objets. Dans cette maison, on se respecte. Tu as le droit d’être en colère, tu peux le dire autrement. »
« Hors de question que tu me parles de cette façon. Hors de question que je t’écoute dans ces conditions. Tu peux exprimer ce que tu ressens sans insulter ou lancer des objets et je serai alors plus réceptive. »
Bon, après, on fait comme on peut à un instant donné, je vous l’accorde ! Et rien ne garantit que cette façon de parler et d’agir va tout régler.
Un truc quand même : l’avantage, c’est que comme les enfants nous donnent plein de chances de nous retrouver dans la même situation plusieurs fois de suite, on peut anticiper et préparer sa réponse pour la prochaine fois et augmenter nos chances de gagner en sérénité ! On essaye ?
Envie d’en savoir plus, d’avoir des pistes et de vous entrainer à mettre en place une manière de faire où tout le monde est respecté (l’enfant ET AUSSI le frère, la soeur, les parents, le chat et le poisson rouge entre autres…) ???
Je vous propose de plonger dans le bain des livres et/ou les ateliers d’Adele Faber et Elaine Mazlish comme belle résolution pour 2018 ! Qu’en pensez-vous?
Oh oui ! Le respect MUTUEL, au coeur de notre relation avec nos enfants, et du modèle que nous leur donnons également !
Voici un thème que j’avais commencer à évoquer (article ci-dessous), et que je voudrais encore développer.
Merci de m’y encourager indirectement !
https://les6doigtsdelamain.com/le-respect-de-lenfant-une-notion-toute-relative/