Une belle idée dans l’esprit de Noël, qu’en pensez-vous?

Une piste pour encourager notre enfant

Quand un enfant fait face à une difficulté, on a parfois tendance, pour l’encourager à lui dire des mots comme :

Ce n’est si compliqué.

Ce n’est rien, ce n’est pas grave.

Fais un effort, tu vas voir, c’est facile.

Tu ne vas pas en mourir.

Endurcis-toi un peu, allez, sois courageux!

Et parfois, on est étonné  de constater que ce genre de discours n’a pas l’effet escompté

Qu’est-ce que l’enfant pourrait se dire?

On peut imaginer quelques scénarios intérieurs :

« Mon parent me dit que c’est facile, je suis nul alors… »

« Ce n’est pas grave pour toi, mais pour moi ça l’est! » 

« Il ne comprend rien! »

« Ah laisse tomber! »

« Non, je ne vais pas y arriver, je le sais moi. » 

Parfois, reconnaitre la difficulté nous fait peur car on a l’impression qu’on va comme « enfoncer » davantage notre enfant dans son émotion. Or c’est tout l’inverse qu’il se passe. Lorsque quelqu’un reconnait que c’est difficile, lorsque quelqu’un mesure notre peine, notre frustration, notre découragement, cela nous aide à rebondir, à aller puiser dans nos ressources car nous nous sentons alors accompagnés.

C’est vrai pour nous, c’est vrai pour notre enfant.

Alors je vous invite à essayer :

Oui c’est dur.

Oui c’est difficile.

Ce n’est pas facile de….

Le message derrière cela, c’est :  je respecte ce que tu ressens et j’ai confiance que tu vas trouver un moyen de t’en sortir. 

Alors, à essayer?

Oui, je sais, c’est difficile d’essayer de faire différemment … car c’est inhabituel…et en même temps, quelque chose me dit que vous pouvez y arriver…

Ecouter sans comprendre

Je venais de vivre ma première séance d’atelier Faber et Mazlish. J’ai  retrouvé mon fils de 11 ans allongé sur son lit, un peu recroquevillé Je me suis sentie démunie de le voir si triste et de se comporter comme s’il ne semblait pas vouloir en parler. J’avais la gorge nouée de le voir comme ça et habituellement, j’aurais posé des questions, cherché à trouver une raison puis une solution à son problème, à le sortir vite vite de cet état, j’aurais essayé de lui changer les idées…

J’ai vraiment failli le faire et puis je me suis souvenue des outils d’écoute qu’on venait de voir et je me suis juste assise près de lui, en posant légèrement ma main sur son bras. Je n’ai rien dit, je ne savais pas quoi dire en fait, tout ce qui me venait ne me convenait pas, ne me convenait plus. Alors, j’ai arrêté de chercher des mots et je me suis centrée sur lui, sur ETRE là, près de lui. Je n’ai rien dit. Il n’a rien dit. Pendant ce qui m’a paru de longues minutes… jusqu’à ce que je vois son corps se détendre, puis je me suis levée et je me suis dirigée vers la porte pour sortir de sa chambre et j’ai entendu un tout doux, tout petit « merci maman »… touchée au coeur, tellement étonnée de la magie de ce moment, de la force de ce lien entre nous, après cette « simple » écoute… J’ai senti que je venais de découvrir une clé puissante pour ma relation avec mes enfants… dans le respect et la liberté donnée à l’autre de partager… ou pas.

Parfois, pour écouter vraiment, faire l’expérience de ne pas vouloir comprendre, retenir notre « pourquoi » qui nous brûle les lèvres, auquel l’enfant n’a souvent pas la réponse, tout simplement parce qu’il n’en est pas là… il est dans son émotion… il a juste besoin qu’on la reconnaisse, qu’on la mesure…

Ne pas chercher à savoir…

Juste être là, sans attente, sans vouloir expliquer, ni même consoler…

Sans parler aussi… parfois…

Laisser à notre enfant le temps et l’espace d’aller chercher en lui et… peut-être… de trouver ce qui lui est nécessaire et qu’il ne nous partagera pas… parce que ça lui a suffit qu’on soit là, juste là, près de lui, sans question, sans pourquoi….

C’est inhabituel oui, c’est inconfortable parfois et peut-être difficile… et en même temps, quel beau cadeau!

Le cadeau d’un message plus subtil envers notre enfant : «  Je te laisse le temps de regarder en toi, j’ai confiance que tu as des ressources, que tu es capable. »

Et cerise sur le gâteau : j’ai réalisé que je n’étais pas obligée de porter sa tristesse, de trouver une solution pour lui ou d’avoir la responsabilité de son bonheur,  tout en m’étant sentie utile et soutenante pour lui.

A propos de la colère

 

Voici ce que répond Haim Ginott, l’inspirateur et mentor d’Adele Faber et Elaine Mazlish, a une personne qui racontait ne pas se sentir fière d’avoir perdu son calme :

« Quand avons-nous dit que les parents doivent parler calmement lorsque ça bouillonne à l’intérieur ? L’idée n’est pas de retenir notre colère, mais de la laisser s’échapper par petits morceaux, avant qu’elle se rende jusqu’à l’explosion. Essayer d’être patient quand on est fâché, c’est comme appuyer d’un pied sur le frein et de l’autre sur l’accélérateur. On ne traiterait pas sa voiture de cette façon. Soyons au moins aussi bons pour nous-mêmes que nous le sommes pour notre voiture. »

Alors, lorsqu’on veut trop essayer d’être patient, lorsqu’on décide de « prendre sur soi », on finit parfois par exploser de s’être trop contenu.

L’idée est d’arriver à exprimer notre colère sans insulter, frapper ou dire des choses blessantes. Réorienter notre énergie de colère pour donner des informations ou exprimer nos valeurs. Quelques exemples de base (pour aller plus loin, voir les livres et les ateliers) :

Votre enfant a renversé du jus d’orange ?    « L’éponge est sur l’évier ! »

Votre Ado laisse trainer ses affaires ?     « Ton sac est dans l’entrée ! »

Votre fils oublie son cartable au moment de partir ?  « Ton cartable ! »

A garder en tête lorsque vous vous adressez à votre enfant : Comment vous adresseriez-vous à un invité qui a renversé son verre de vin ou oublié son parapluie ?…. Vous lui hurlez dessus en le blâmant ou le culpabilisant ?(Tu as encore renversé ton verre ? Que tu es maladroit ! Tu ne peux pas faire un peu attention ! Tu oublies ta tête aussi ? Ca fait 10 fois que je te dis de penser à ton parapluie !)

Pourquoi traiterions-nous nos enfants, qui sont la prunelle de nos yeux et qui, surtout, sont en train d’apprendre et de faire leurs expériences, d’une manière dont nous traiterions jamais nos invités ?

Alors ? A la prochaine colère, envie d’essayer de faire autrement ?

Choisir son moment pour enseigner

Qu’y-a-t-il de mal à dire à un enfant ce qu’il faut faire quand il a perdu ses affaires- ici ses gants-  par exemple ?

Pourquoi ne pas lui dire  » Ça fait deux fois que tu perds tes gants cette semaine, crois-tu que l’argent pousse sur les arbres ? A l’avenir, quand tu les enlèves, mets-les dans tes poches et assure-toi qu’ils ne tombent pas par terre en vérifiant régulièrement. » C’est une façon de lui enseigner les responsabilités !

Ce à quoi les auteurs Adèle Faber et Elaine Mazlish répondent  » C’est le MOMENT qui est mal choisi. On ne donne pas une leçon de natation à une personne qui se noie. »

Que faire alors ?

La proposition est de tenter d’accueillir d’abord son sentiment, de lui laisser l’espace et le temps de trouver lui-même sa solution. Ça pourrait donner :

– J’ai perdu mes gants !

– Hum

– J’ai dû les laisser dans le bus.

– Ah

– C’est la deuxième fois cette semaine ! Je suis vert !

– Je vois.

– Je sais ! Je vais demander demain au chauffeur de bus si il les a retrouvés et pour les autres fois, je vais les ranger systématiquement dans la petite poche de mon sac, comme ça, ils seront toujours au même endroit et ils ne tomberont pas de mes poches. 

Et si l’enfant ne trouve pas lui-même une solution, il sera toujours temps de mettre notre grain de sel… plus sereinement…

On essaye ?

Accueillir les émotions

Il est possible d’apprendre à accueillir la plupart des émotions de nos enfants. C’est une façon de leur dire : tu es capable, tu peux traverser, j’ai confiance.